Fondations américaines
et enseignement supérieur

______

Lundi 8 octobre 2018

L’influence des fondations américaines dans l’enseignement supérieur africain

Dans la « société de la connaissance », l’enseignement supérieur devient un secteur stratégique afin de former les hommes et les femmes aux métiers de demain. C’est même un enjeu capital pour la prospérité des pays en développement confrontés à une forte croissance démographique, comme de nombreux pays en Afrique. Mais investir dans des universités ou des écoles supérieures coûte cher et donne des résultats à long terme, au-delà des agendas politiques ou des rapports trimestriels des entreprises. La philanthropie, par son indépendance financière et sa capacité à prendre des risques, peut jouer un rôle important dans ce secteur. Or, si l’on regarde le financement actuel de nombreuses universités africaines, on remarque l’omniprésence des grandes fondations américaines telles que la Carnegie Corporation et les fondations Ford, Rockefeller, MacArthur et Mellon. Entre 2000 et 2010, elles ont même uni leurs forces au sein d’un Partnership for Higher Education in Africa (PHEA), distribuant plus de 440 millions de dollars en faveur de 65 établissements, principalement en Afrique du Sud, au Nigeria et en Ouganda. Si ces dons ont permis une modernisation rapide des universités africaines visées (notamment en termes de digitalisation, de pédagogie et d’égalité des chances), des questions se posent quant à la dépendance financière et intellectuelle envers ces grandes fondations américaines et l’hégémonie de la langue anglaise sur le continent africain. Les relations complexes entre philanthropie américaine et universités africaines méritent d’être explorées en détail.

Avec :