Marie-Stéphane MARADEIX

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Visiting PhD Fellow (octobre 2023 - ...)


Marie-Stéphane possède plus de 35 ans d’expérience dans le secteur de l’intérêt général. 

Elle a commencé par une année de recherche sur la philanthropie à l’Université Johns Hopkins (USA), puis travaillé pour Médecins du Monde, le Ministère des Affaires Sociales, la Fondation Apprentis d’Auteuil, ESSEC Business School et l’Ecole polytechnique. En 2011, elle devient Déléguée Générale de la Fondation Daniel et Nina Carasso, sous égide de la Fondation de France. Elle quitte son poste en septembre 2023 pour se consacrer à un projet de thèse sur la philanthropie basée sur la confiance, à l’Université Paris Dauphine-PSL. 


Elle a écrit trois livres sur le secteur philanthropique, a été présidente de l’Association Française des Fundraisers, membre du Haut Conseil à la Vie Associative et administratrice du Centre Français des Fonds et Fondations. Elle est à l’initiative, avec le CFF, du lancement de la Coalition des Fondations Françaises pour le Climat. Elle est administratrice de plusieurs fondations abritées et présidente du Comité de Mission de l’EM Lyon.


Dans le cadre de son projet de thèse à l'Université Paris Dauphine - PSL, Marie-Stéphane est également Visiting PhD Student de l’ESSEC Business School, rattachée à la Chaire Philanthropie, qui l'accompagne dans ses réflexions. Elle résume ci-dessous les grandes lignes de ses recherches en cours :

"Depuis l’évergétisme des Grecs et des Romains, la philanthropie des élites est associée au pouvoir, l’influence, les réseaux, la renommée, l’argent et fort heureusement selon les époques, à la citoyenneté, la charité, l’altruisme, la bienfaisance, la générosité, le bien commun ou encore l’intérêt général. Récemment des voix académiques se sont élevées, dont celle du chercheur américain Rob Reich et d’autres, pour dénoncer les risques que la philanthropie ferait courir à la notion même de démocratie : manque de transparence, avantages fiscaux, ploutocratie, traitement entrepreneurial des problèmes sociaux, défiance et contrôle excessif vis-à-vis des donataires, prise de décision peu collégiale et opaque, etc.

Face aux crises à répétition, aux inégalités croissantes - sociales mais aussi technologiques et aujourd’hui climatiques - et à la perte de confiance dans les institutions et les élites, la philanthropie doit se réinventer pour légitimer son action auprès de ses parties prenantes et de la société en générale.

Depuis une dizaine d’années, un nouveau courant, venu des Etats-Unis prône une philanthropie basée sur la confiance partant du constat que l’approche descendante des fondations, très majoritaire aujourd’hui, n’est plus à même de relever ces défis. Cette « nouvelle » philanthropie combine aussi bien la manière d’être de la fondation (sa culture), la manière dont elle est organisée (sa structure), ses pratiques professionnelles (dont certaines ne sont pas forcément très nouvelles, comme le financement pluriannuel), et sa capacité à inspirer autour de valeurs communes. Au cœur de ce changement de paradigme dans la manière dont les fondations envisagent leur mission d’intérêt général, se trouve la place faite aux donataires (les bénéficiaires des subventions) afin de passer d’une approche descendante à une approche plus horizontale des relations entre donateurs et donataires. A partir de cas de fondations françaises, ce projet de thèse permettra en particulier d’identifier les conditions et les pratiques favorisant une plus grande implication des acteurs de l’intérêt général dans les processus de prise de décision de leurs bailleurs philanthropiques."

Marie-Stéphane Maradeix